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EarthCube satellise la concurrence

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EarthCube satellise la concurrence

L'expert en analyse d'images satellites grâce à l'IA travaille pour différentes agences de renseignement militaire.

La Direction du renseignement militaire (DRM) française en a rêvé, Earthcube l'a fait.

Fondée en 2016 par Arnaud Guérin, ancien dirigeant d'Orano (anciennement Areva), et Renaud Allioux, anciennement Airbus Defence & Space, la startup française développe des logiciels de surveillance de sites stratégiques pour permettre une analyse automatisée des objets d'intérêt (avions, véhicules,...) sur des images satellites ou de drones. " Jusqu'à présent, la majorité du travail des analystes militaires consistait à surveiller des sites stratégiques (par exemple le détroit d'Ormuz, la mer de Chine, la Libye...) où il ne se passe rien la plupart du temps, explique Arnaud Guérin, CEO. Notre logiciel calcule d'énormes quantités d'images satellites et déclenche des alertes aux dates où l'on constate certains comportements anormaux, comme des équipements en mouvement ou l'arrivée d'avions de transport."

Les services de renseignement français ont repéré leur chance. Même si Earthcube ne dévoile pas le nom de ses clients, la Direction du renseignement militaire (DRM) française fait en effet partie des premiers utilisateurs de la solution. Avec l'introduction de la nouvelle génération de satellites espions tels que CSO-1 (800 images de très haute résolution transmises par jour), ces analystes risquent de crouler sous la quantité d'images à interpréter. C'est là qu'intervient Earthcube : grâce à ses algorithmes développés par des spécialistes de l'intelligence artificielle, son logiciel S-Cube détecte automatiquement, même sur une image très pixelisée, non seulement un avion, mais aussi son type (transport, chasseur,...) et même son modèle exact (MiG, Sukhoi, Antonov). " Nous étendons cette capacité de détection aux navires, aux véhicules blindés et aux hélicoptères, explique Renaud Allioux, CTO. Notre taux de détection atteint 95% là où celui de nos concurrents tourne autour de 80%."

Les alliés historiques de la France sont également friands de la solution. Une agence britannique (là encore, non mentionnée) est également cliente de l'entreprise française. Même l'armée américaine s'est convertie à la solution d'Earthcube, malgré l'existence de trois rivaux du groupe français sur son sol (Orbital Insight, Space Know, Descartes Labs). "Les Américains ne se contentent pas de jouer les gentils : pour qu'ils choisissent une startup française, il faut que la solution soit technologiquement supérieure" mentionne François Mattens, responsable de Generate, l'accélérateur du GICAT (Groupement des Industries françaises de défense et de sécurité terrestres et aéroterrestres), qui soutient Earthcube depuis 2018. La startup mentionne également avoir séduit "une organisation internationale". "Une agence de l'OTAN", suggère un spécialiste.

Comptant aujourd'hui 40 employés, pour la plupart des data scientists (spécialistes des données), la startup affirme avoir un chiffre d'affaires "en millions d'euros" et être rentable depuis fin 2019. Et elle vise beaucoup plus haut. "Notre objectif est d'être la première licorne européenne de la Defense Tech" assure Arnaud Guérin sans rougir. Après avoir levé 4 millions d'euros depuis 2016, Earthcube prévoit une prochaine levée de fonds "à deux chiffres". Les candidats à l'investissement devraient être nombreux. La startup a été approchée par le fonds d'investissement du ministère des Armées, Definvest, mais aussi par le fonds de la CIA, In-Q-Tel, qui avait été l'un des premiers à miser sur le géant américain du big data Palantir. Earthcube n'a pas fait de commentaire à ce sujet, mais a fait valoir qu'ils voulaient lever à la fois en France et avec des fonds étrangers. Objectifs : soutenir le développement international du groupe et étendre ses activités au marché civil (surveillance des pipelines, intelligence économique).